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Politiques, etc.


LE SIFFLET,
HISTOIRE VÉRITABLE,
Adressée, par Franklin, à son Neveu.

L’orsque j’étois encore à l’âge de sept ans, mes amis, un jour de fête, remplirent mon gousset de monnoie de cuivre. Je m’en allai droit à une échoppe où l’on vendoit des joujoux pour les enfans ; et comme j’étois charmé du son d’un sifflet, que je venois de voir entre les mains d’un autre enfant, j’offris et je donnai tout mon argent pour en avoir un pareil.

Je m’en retournai alors à la maison, enchanté de mon sifflet, et sifflant continuellement ; mais troublant toute ma famille. Mes frères, mes sœurs, mes cousins apprenant ce que me coûtoit mon sifflet, me dirent que je l’avois payé quatre fois plus qu’il ne valoit. Cela me fit songer aux bonnes choses dont j’aurais pu faire emplette avec l’argent