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Œuvres Morales,

et quand je pris congé de lui, il m’indiqua un chemin plus court que celui par où j’étois entré. C’étoit un passage étroit, traversé par une poutre peu élevée. Il conversoit avec moi en m’accompagnant, et je me tournois de temps en temps vers lui. Tout-à-coup, il me dit : Baissez-vous ! baissez-vous ! mais je ne le compris pas bien, et ma tête heurta contre la poutre.

Votre père étoit un homme qui ne laissoit jamais échapper l’occasion de donner de bons conseils. Aussi, quand ma tête eut heurté contre la porte, il me dit : — « Vous êtes jeune, et vous allez parcourir le monde. Sachez vous baisser à propos, et vous éviterez beaucoup de mal ». — Cet avis resta au fond de mon cœur, et m’a été souvent utile. Je me le suis rappelé, toutes les fois que j’ai vu l’orgueil humilié, et le malheur de gens qui avoient voulu porter la tête trop haute.

Je désire beaucoup de revoir la ville où je suis né. J’ai quelquefois espéré d’y