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Politiques, etc.

ouvrage qui, je crois, étoit de votre père. Le premier possesseur en avoit fait si peu de cas, qu’il y en avoit plusieurs feuillets déchirés. Mais le reste me frappa tellement, que durant toute ma vie, il a influé sur ma conduite. C’est pour cela que j’ai toujours fait beaucoup plus de cas du renom d’homme bienfaisant, que de toute autre espèce de réputation ; et si, comme vous paroissez le croire, j’ai été un citoyen utile, le public en doit l’avantage au livre dont je viens de parler.

Vous dites que vous êtes dans votre soixante-dix-huitième année. Je suis dans ma soixante-dix-neuvième. Nous sommes l’un et l’autre devenus vieux. Il y a plus de soixante ans que j’ai quitté Boston : mais je me souviens très-bien de votre père et de votre grand-père. Je les ai entendus prêcher, et je les ai vus chez eux.

La dernière fois que j’ai vu votre père, c’étoit en 1724, lorsque je lui rendis visite après mon premier voyage en Pensylvanie. Il me reçut dans sa bibliothèque ;