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un pseaume ou une hymne, en s’accompagnant avec son violon, ce qu’il fesoit souvent le soir après son travail ; il y avoit vraiment un grand plaisir à l’entendre. Il étoit aussi versé dans la mécanique, et savoir se servir des outils de divers métiers. Mais son plus grand mérite étoit d’avoir un entendement sain, un jugement solide et une grande prudence, soit dans sa vie privée, soit dans ce qui avoit rapport aux affaires publiques. À la vérité il ne s’engagea point dans les dernières, parce que sa nombreuse famille et la médiocrité de sa fortune fesoient qu’il s’occupoit constamment des devoirs de sa profession. Mais je me souviens très-bien que les hommes qui dirigeoient les affaires, venoient souvent lui demander son opinion sur ce qui intéressoit la ville, ou l’église à laquelle il étoit attaché, et qu’ils avoient beaucoup de déférence pour ses avis. On le consultait aussi sur des affaires particulières ; et il étoit souvent pris pour arbitre entre les per-