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Œuvres Morales,

que, quand vous me consultâtes à ce sujet, je vous dis que ni d’un côté ni de l’autre, la jeunesse ne devoit être un obstacle. Certes, tous les ménages que j’ai observés, me font penser que les personnes qui se marient jeunes sont plus communément heureuses que les autres.

Les jeunes époux ont toujours un caractère plus flexible et tiennent moins à leurs habitudes, que lorsqu’ils sont plus avancés en âge. Ils s’accoutument plus aisément l’un à l’autre, et par-là, ils préviennent beaucoup de contradictions et de dégoûts. Si la jeunesse manque un peu de cette prudence qui est nécessaire pour conduire un ménage, elle trouve assez de parens et d’amis d’un âge mûr, pour remédier à ce défaut, et elle est plutôt habituée à une vie tranquille et régulière. En se mariant jeune, un homme prévient peut-être très-heureusement, ces accidens, ces liaisons qui auroient pu nuire à sa santé, ou à sa réputation, et quelquefois même à toutes les deux.