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de B. Franklin.

arithmétique, car je n’y fis aucun progrès.

Je n’avois encore que dix ans, lorsque mon père me rappela auprès de lui pour l’aider dans sa nouvelle profession. C’étoit celle de fabricant de chandelles et de savon. Quoiqu’il n’en eût point fait l’apprentissage, il s’y étoit livrée à son arrivée à la Nouvelle-Angleterre, parce qu’il avoit jugé que son métier de teinturier ne lui donneroit pas le moyen d’entretenir sa famille. Je fus donc employé à couper des mèches, à remplir des moules de chandelle, à prendre soin de la boutique et à faire des messages.

Cette occupation me déplaisoit, et je me sentois une forte inclination pour celle de marin : mais mon père ne voulut pas me la laisser embrasser. Cependant, le voisinage de la mer me donnoit fréquemment occasion de m’y hasarder et dedans et dessus. J’appris bientôt à nager et à conduire un canot. Quand je m’embarquois avec d’autres enfans, le gouvernail m’étoit ordinairement confié, sur-tout dans les occasions difficiles. Dans