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moins forte ; et la majorité de l’assemblée étant pour le projet, il passa.

Les amis que j’avois acquis dans cette assemblée, persuadés qu’en cette occasion j’avois rendu un service essentiel au pays, crurent devoir me récompenser en me donnant l’impression des nouveaux billets. L’ouvrage étoit lucratif, et il vint très à propos pour moi. Ce fut un autre avantage que je dus à mon talent pour écrire.

Le temps et l’expérience démontrèrent si pleinement l’utilité du papier-monnoie, que par la suite, il n’éprouva jamais une grande contradiction ; de sorte qu’il monta bientôt jusqu’à cinquante-cinq mille livres sterlings, et en l’année 1739, à quatre-vingt mille livres sterlings. Il s’est élevé, durant la dernière guerre, à trois cents cinquante mille livres sterlings, et pendant ce temps-là, le commerce, le nombre des maisons, la population se sont continuellement accrus. Mais je suis maintenant convaincu qu’il est des bornes au-delà desquelles le papier-monnoie peut être préjudiciable.