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Vie

Le petit domaine qui appartenoit à nos ancêtres, n’eût pas suffi pour leur subsistance, sans le métier de forgeron qui se perpétua parmi eux et fut constamment exercé par l’aîné de la famille,

    voit aisément former de bons jurys dans toutes les parties de ce royaume.

    — « En outre, le pays est tellement rempli de propriétaires, qu’il n’y a pas un village, quelque petit qu’il soit, où l’on ne trouve un chevalier, un écuyer, ou un de ces chefs de famille, appelés Franklins, qui tous ont de riches possessions. Il y a aussi d’autres francs-tenanciers, et beaucoup de métayers, qui ont assez de bien pour jouir du droit de composer un jury, dans la forme ci-dessus mentionnée ».

    Le poëte Chaucer appelle aussi son campagnard un Franklin ; et ayant décrit la manière honorable dont il tenoit sa maison, il dit à-peu-près :

     Ce bon Franklin, l’honneur de son pays,
    Simple en ses mœurs, simple dans sa parure,
    Modestement portait à sa ceinture,
    Bourse de soie aussi blanche qu’un lys.
    Preux chevalier, juge très-équitable,
    Franc, généreux, compatissant, humain,
    Tendant au pauvre une main secourable,
    Par ses conseils éclairant l’incertain,
    Il eut le don de plaire : il fut enfin,
    Toujours aimé, comme toujours aimable.