Page:Franklin - Vie Tome I (1797-1798).djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
4
Vie

quelque trait d’une vanité transcendante. En général, quelque vanité qu’aient les hommes, ils la haïssent dans les autres. Pour moi, je la respecte par-tout où je la rencontre, parce que je suis persuadé qu’elle est utile et à l’individu qu’elle domine et à ceux qui sont soumis à son influence. Il ne seroit donc pas tout-à-fait absurde que dans beaucoup de circonstances, un homme comptât sa vanité parmi les autres douceurs de la vie, et en rendît grâce à la providence.

Mais laissez-moi reconnoître ici, en toute humilité, que c’est à cette divine providence que je dois toute ma félicité. C’est sa main puissante qui m’a fourni les moyens que j’ai employés et les a couronnés du succès. Ma foi, à cet égard, me donne, non la certitude, mais l’espérance que la bonté divine se signalera encore envers moi, soit en étendant la durée de mon bonheur jusqu’à la fin de ma carrière, soit en me donnant la force de supporter les funestes revers que je puis éprouver comme tant d’autres.