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de B. Franklin.

par le travail dans notre profession. J’étois sur le point d’y consentir ; et j’en fis part au quaker Denham, mon ami, avec lequel je me fesois un plaisir de passer une heure, lorsque j’en avois le loisir. M. Denham m’engagea à renoncer à ce projet, et me conseilla de songer à retourner à Philadelphie, ce qu’il se proposoit de faire bientôt lui-même. Il faut que je rapporte ici un trait du caractère de ce digne homme.

Il avoit fait autrefois le commerce à Bristol. Obligé de manquer, il composa avec ses créanciers et partit pour l’Amérique, où à force de travail et d’application, il acquit bientôt une fortune considérable. Il repassa alors en Angleterre, dans le vaisseau où j’étois embarqué, ainsi que je l’ai rapporté plus haut. Là, il invita tous ses créanciers à une fête. Quand ils furent rassemblés, il les remercia de la facilité avec laquelle ils avoient consenti à un accommodement favorable pour lui ; et tandis qu’ils ne s’attendoient à rien de plus qu’à un simple