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de B. Franklin.

nécessaire pour vivre. Je me sentis un peu trop de penchant pour elle. N’étant retenu, dans ce temps-là, par aucun frein religieux, et abusant de l’avantage que sembloit me donner sa situation, j’osai, et ce fut une autre erreur de ma vie, j’osai essayer de prendre avec elle des libertés, qu’elle repoussa avec une juste indignation. Elle informa Ralph de ma conduite ; et cette affaire occasionna une rupture entre lui et moi.

Quand il revint à Londres, il me donna à entendre qu’il regardoit toutes les obligations qu’il m’avoit, comme anéanties par ce procédé ; d’où je conclus que je ne devois jamais espérer le remboursement de l’argent que j’avois avancé pour lui, ou prêté à lui-même. J’en fus d’autant moins affligé qu’il étoit entièrement hors d’état de me payer, et qu’en perdant son amitié, je me trouvois en même-temps délivré d’un très-pesant fardeau.

Je songeai alors à mettre quelqu’argent en réserve. L’imprimerie de Watts,