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de B. Franklin.

intrigue pour nuire à M. Hamilton, sur le voyage duquel il avoit compté. Denham, qui étoit ami d’Hamilton, pensa qu’il falloit l’instruire de cette perfidie. Aussi, dès qu’il arriva en Angleterre, ce qui ne tarda pas, je me rendis chez lui, et autant par intérêt pour lui que par ressentiment contre le gouverneur, je lui donnai la lettre de Riddlesden. L’information qu’elle contenoit étoit très-importante pour lui ; il m’en remercia beaucoup et dès ce moment, il m’accorda son amitié qui, depuis, m’a été souvent très-utile.

Mais que faut-il penser d’un gouverneur, qui joue de si misérables tours, et trompe si grossièrement un pauvre jeune homme sans expérience ? C’était sa coutume. Voulant plaire à tout le monde, et ayant peu à donner, il prodiguait les promesses. D’ailleurs, sensible, judicieux, écrivant assez bien, il étoit bon gouverneur pour la colonie, mais non pour ses commettans, dont il dédaignoit fréquemment les instructions. Plusieurs