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de B. Franklin.

mon ouvrage. Il m’assura qu’il s’étoit d’abord un peu contraint, de peur que je ne prisse ses éloges pour de la flatterie. — « Mais, qui auroit pu croire, ajoutais t-il, que Franklin eût été capable de composer de pareils vers ? Quel pinceau ! quelle énergie ! quel feu ! Il a surpassé l’original. Dans la conversation ordinaire il semble n’avoir point un choix de mots. Il hésite, il est embarrassé ; et, cependant, bon dieu ! comme il écrit ! »

À l’entrevue, qui suivit celle-ci, Ralph découvrit le tour que nous avions joué à Osborne ; et ce dernier fut raillé sans pitié.

Cette aventure confirma Ralph dans la résolution où il étoit de devenir poëte. Je n’épargnai rien pour l’en détourner : mais il y persévéra, jusqu’à ce qu’enfin la lecture de Pope[1] le guérit. Il écrivoit, cependant, assez bien en prose. Par la

  1. Probablement la Dunciade, où Pope a immortalisé Ralph de cette manière :

    Quand Ralph hurle à Cynthie, et rend la nuit affreuse, Vous, Loups, faites silence ; Hiboux, répondez lui !