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CHAPITRE IV

Du communisme philosophique : Thomas Morus, Canipanella, Fénelon, Rousseau, Mably, Morelly.

Nous n’avons pas à examiner ici les œuvres moitié romanesques, moitié sérieuses de Thomas Morus, de Campanella, de Fénelon et de tant d’autres qui ont imité avec plus ou moins de fidélité et de bonheur la République de Platon. Comment démêler dans des productions de ce genre ce qui est l’expression exacte des convictions de l’auteur et ce qui doit être mis sur le compte de l’imagination ? Cependant on y reconnaît déjà quelques-unes des contradictions et des difficultés du communisme tel qu’on l’entend aujourd’hui. Ainsi, dans la République de Morus, dans l’heureuse Utopie, les hommes ne travaillent que six heures par jour ; ils travaillent les uns pour les autres, car la propriété individuelle leur est complètement inconnue; et cependant avec ce léger effort, étrangers à l’excitation puissante de l’ambition, de la prévoyance, des affections