Page:Franck - Le communisme jugé par l'histoire, 1871.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

semblables ; c'est donc l'ensemble de ces rapports, c’est la société, encore une fois, qu'il faut refondre complètement ; et comme l'ordre social, tel que nous le concevons aujourd’hui, c’est-à-dire tel qu’il a toujours existé, repose tout entier sur la propriété et sur la famille, c’est à ces deux institutions que s’attaquent en général, soit directement, soit indirectement, d’une manière franche ou détournée, tous les socialistes. Mais les uns s’élèvent plus particulièrement contre la propriété : ce sont les communistes ; les autres contre la famille : ce sont les phalanstériens ; d’autres, portant plus haut leurs coups, absorbent l’individu dans l’espèce et tendent à supprimer en nous le principe même de tout droit, de toute règle, de toute obligation morale : ce sont les philosophes humanitaires, derniers échos d’une religion qui réhabilitait la chair, sanctifiait les passions et organisait le despotisme universel. Pour avoir raison de toutes ces sectes, il ne suffit pas de répudier leurs conséquences, ni de les écraser par la force ou par le jugement solennel d’une assemblée politique ; il faut les étudier en elles-mêmes dans leurs principes et dans les rapports qui les unissent ensemble ; il faut remonter à leur origine et les suivre dans leur histoire. Le mal est ancien et profond, on n’en trouvera pas le remède si on ne l’observe depuis sa racine Jusqu’à ses dernières ramifications. Telle est la tâche que je me suis proposée. Je parlerai d’abord du