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toire, on pourra l’apprendre en regardant ses œuvres ; car le communisme est depuis deux mois au pouvoir dans la capitale de la France. Les décrets et les actes de la Commune de Paris nous ont livré tous ses secrets.

Institué à la faveur d’une équivoque, à l’aide de la terreur et de l’assassinat, par une minorité rebelle à la souveraineté nationale, au moment où la France, saignant de tous ses membres, épuisée par les désastres d’une guerre étrangère, est encore foulée sous les pieds de son ennemi, la Commune de Paris nous présente un côté politique dont il faut détourner nos yeux parce qu’il n’appartient pas à notre sujet. Il n’y a donc pas lieu de nous occuper de son dessein, aussi insensé que criminel, de dissoudre la France en trente-six ou trente-sept mille petits États souverains, et cela dans l’instant où, parodiant le langage et les institutions de 93, elle se couvre de l’autorité de la République une et indivisible. Mais il nous importe de savoir comment elle s'y prend pour universaliser la propriété ou, comme s'exprime un des membres de son comité de salut public[1], pour donner à la France et par la France à l’Europe l'égalité sociale.

Cette propriété dont elle doit étendre les bienfaits à tout le monde, elle commence par la détruire entre

  1. Proclamation du citoyen Delescluze adressée à la garde nationale, le 10 mai 1871. Moniteur universel du 13 mai.