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La gratuité du crédit fait naturellement penser au Manifeste dans lequel, il n’y a pas longtemps, la soi-disant Commune de Paris nous promettait des « institutions propres à universaliser le pouvoir et la propriété[1]. » Universaliser le pouvoir, s’il y a une pensée renfermée dans ces mots, c’est amener la destruction du pouvoir et laisser le champ libre à l'anarchie. Universaliser la propriété, si l'on entend par là, non le progrès du bien-être et de la richesse publique, tel qu'on peut l’attendre avec certitude du développement de l'industrie, de instruction et de la moralité des peuples, mais une mesure législative ou une action gouvernementale ; universaliser la propriété, c’est l’anéantir en lui enlevant son caractère individuel, c’est lui substituer le communisme.


Il y a encore une proposition qu’on retrouve souvent dans les discours et dans les écrits de ceux qui récla-

  1. Voyez dans le Journal officiel, de Paris, n° du 20 avril 1871, la Déclaration au peuple français. Afin de n’être pas accusé de falsification, je cite le paragraphe tout entier : « Mais à la faveur de son autonomie et profitant de sa liberté d’action, Paris se réserve d’opérer comme il l’entendra, chez lui, les réformes administratives et économiques que réclame sa population ; de créer des institutions propres à développer et propager l’instruction, la production, l’échange et le crédit, à universaliser le pouvoir et la propriété, suivant les nécessités du moment, le vœu des intéressés et les données fournies par l’expérience. »