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senté parmi nous, l’école de Saint-Simon, celle de Charles Fourier, le communisme pur, le mutuellisme, sont d’accord sur ce point que les souffrances et la misère des classes laborieuses prennent leur source dans la liberté de l’industrie, principe d’une concurrence illimitée, et qu’il est temps d’y mettre un terme par l’organisation du travail.

Mais si le travail, perfectionné sans cesse par le temps et par l’expérience, ne réussit pas à se donner lui-même peu à peu les lois les plus propres à le régler, quelle autre puissance que l’État pourra lui imposer tout d’un coup l’organisation qu’il réclame ? L’État organisant le travail, c’est l’État qui dispose souverainement des capitaux, des instruments et du personnel de l’industrie, soit agricole, soit manufacturière ; c’est l’État dirigeant à son gré, avec une autorité sans bornes, non-seulement toutes les forces matérielles de la société, mais les facultés de l’intelligence, l’activité de l’âme et de la pensée. L’État sera le maître unique, absolu, des hommes et des choses, des biens et des personnes. Nous serons en plein communisme, et le communisme lui-même ne pourra s’établir et se conserver que sous la règle du despotisme.


Un autre principe mis en circulation et soutenu avec opiniâtreté par le socialisme contemporain, c’est la gratuité du crédit ; c’est pour tous les membres de la