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Ceux-là sont dans une grande erreur qui, invoquant au hasard la loi du progrès et la faisant intervenir sans distinction dans toutes les choses humaines, s’imaginent qu’il y a une différence entre le socialisme de nos jours et le communisme d’autrefois. Communisme et socialisme, on ne saurait assez le répéter, ne sont que des noms différents d’une seule et même chose. Le communisme, suivant les temps, suivant les lieux, suivant l’esprit des générations auxquelles il cherche à s’imposer, peut changer de forme et de langage, il ne change pas de principes, et ses conséquences, quand il lui est donné de les réaliser, demeurent invariables. Il supprime la propriété, il supprime la liberté tant civile que politique, il supprime la famille. On peut dire qu’il supprime la personne humaine et, par conséquent, la conscience morale de l’homme pour mettre à sa place la toute-puissance, la tyrannie collective et nécessairement irresponsable de l’État.

Cette substitution de l’État à l’individu ou, si je puis m’exprimer ainsi, cette expropriation complète du dernier par le premier, voilà, si vous prenez la peine de les analyser, ce que vous trouverez au fond des maximes, des revendications et des formules socialistes les plus accréditées de notre temps.


Ainsi, par exemple, toutes les écoles par lesquelles, depuis bientôt un demi-siècle, le socialisme est repré-