roman philosophique) : —Idée d’une apodictique universelle, 2 vol. in-8, Halle, 1799 ; Éléments de la philosophie spéculative, in-8, Goëttingue, 1800 ; les Époques de la raison, d’après l’idée d’une apodictique, in-8, ib., 1802 ; Introduction à la philosophie des sciences naturelles, in-8, ib., 1803 ; Nouveau Muséum de philosophie el de littérature, in-8, ib., 1803 ; Esthétique, Leipzig, 1806, 1815, Goëttingue, 1824-25 ;
- Idées sur la Métaphysique du beau, in-8, Leipzig, 1807 ; Aphorismes pratiques, ou Principes pour un nouveau système des sciences morales, ib., 1808 ; Manuel des connaissances philosophiques préliminaires, contenant une Introduction générale, la Psychologie et la Logique, in-8, Goëttingue ; 1810, 1820 ; Manuel des Sciences philosophiques, exécuté d’après un nouveau système, in-8, 2 parties, ib., 1815, 1820 ;
- Religion de la raison, idée concernant l’avancement d’une religion philosophique durable, in-8, ib., 1824 ; de Primis philos, græcorum decretis physicis dans les Comment. Soc. Goelt. recent., vol. II, 1811 ; Philosophorum alexandrinorum ac neoplatonicorum recensio accuratior ; Comment, in Soc. Goelt. habita, in-4, 1821.
- Son Histoire de la poésie et de l’éloquence depuis la fin du treizième siècle, 9 vol. in-8, Goëttingue, 1801-12, contient aussi plusieurs notices qui intéressent la philosophie. Une partie de cet ouvrage a été traduite en français sous le titre d'Histoire de la poésie espagnole,
- vol. in-8, Paris, 1812.J. T.
bredenburg (Jean), de Rotterdam, contemporain de Spinoza, a d’abord combattu ce philosophe dans un petit écrit intitulé : Enervatio tractatus theologico-politici, una cum demonstratione geometrico ordine disposita naturam non esse Deum, etc. (in-4, Rotterdam, 1675). Mais plus tard, revenant sur ce petit traité, il en fut de plus en plus mécontent, il relut les écrits de son illustre adversaire, et, ayant fini par se convertir à ses doctrines, il composa en flamand une réfutation de ses propres objections, ce qui ne l’empêcha pas de rester sincèrement attaché au christianisme jusqu’à la fin de sa vie. C’est contre ce second ouvrage, aujourd’hui complètement tombé dans l’oubli, qu’est dirigé le petit écrit d’Orobio, imprimé à la suite de la prétendue Réfutation de Boulainvilliers, sous le titre suivant : Refutatio demonstrationum Joh. Bredenburg et B. D. Spinozœ. Voy. les Œuvres de Spinoza, publiées par Μ. E. Saisset.
BROUSSAIS (François-Joseph-Victor), médecin, philosophe, naquit à Saint-Malo, le 17 décembre 1772 ; son bisaïeul avait été médecin dans le pays, ^ son grand-père pharmacien, et son père s’était établi, comme médecin, au village de Pleurtuit, non loin de Saint-Malo. La première éducation de Broussais fut très-négligée. A douze ans il fut envoyé au collège de Dinan, et ne s’y fit guère remarquer, dit-on, que par la fermeté de son caractère et l’activité de son esprit. En 1792, il s’enrôla dans une compagnie franche ; mais une maladie assez grave le força bientôt de revenir près de ses parents. Cédant aux sollicitations ae sa famille, il se décida à embrasser la profession médicale, et entra comme élève à l’hôpital de Saint-Malo et à celui de Brest. Broussais s’embarqua ensuite, comme chirurgien, à bord de la frégate la Renommée ; il passa bientôt après, comme chirurgien-major, sur la corvette l’Hirondelle et le corsaire le Bougainville. En 1799, Broussais vint, pour la première fois, à Paris, où Bichat enseignait alors avec tant d’éclat l’anatomic et la physiologie ; Broussais fut un des élèves les plus assidus de ce grand maître ; il suivait en même temps les leçons de Pinel, et adoptait de tout point des doctrines contre lesquelles il devait s’élever plus tard avec tant de force et de retentissement. En 1803, Broussais se fit recevoir docteur-médecin ; il avait pris pour sujet de thèse la fièvre hectique ; dans cette dissertation il allait au delà des idées de Pinel luimême, en lui reprochant de chercher à localiser une fièvre, ou plutôt une affection, essentiel’lement générale. Après avoir essayé, mais en vain, de se former une clientèle à Paris, Broussais reprit du service dans l’armée de terre ; il fut nommé médecin aide-major dans la division des côtes de l’Océan ; du camp de Boulogne il suivit nos soldats dans les Pays-Bas et en Allemagne ; attaché ensuite à l’hôpital d’Udine, dans le Frioul, il y rassembla les matériaux de son meilleur ouvrage, le Traité des Phlegmasies chroniques, qui ne fut publié qu’en 1808. De 1809 à 1814, Broussais fut employé, comme médecin principal, d’abord en Espagne, puis dans le midi de la France. Nommé en 1814 second professeur à l’hôpital militaire du Val-de-Gràce, Broussais put se livrer exclusivement à l’enseignement clinique de la pathologie ; il ouvrit en même temps des cours particuliers dans un amphithéâtre de la rue des Grès, et ensuite à l’Hospice de perfectionnement. Cet enseignement eut un remarquable succès : les élèves assiégeaient les portes de cette étroite enceinte ; c’est que Broussais se posait alors comme une sorte de tribun en médecine. A l’issue de ses leçons, entouré d’un groupe d’élèves, on le voyait traverser la place de l’École-de-Médecine, déclamant avec véhémence contre les professeurs de l’ancienne Faculté, qu’il appelait des hommes à robe et à rabat : sans avoir le talent de l’improvisation ni même celui de la parole réfléchie, il était chaleureux, toujours acerbe et sans mesure, sans ménagement pour ses adversaires ; aussi, tant qu’il se trouva placé dans ce rôle d’opposition, ses leçons eurent un remarquable succès. Mais comment se fit-il que de médecin Broussais voulut tout à coup devenir philosophe ? Comment se fit-il que, livré jusque-là à l’enseignement de la pathologie, il essaya de lutter avec les représentants de la nouvelle philosophie ? C’est ce que nous aurons à examiner tout à l’heure ; disons seulement ici que c’est en 1828 qu’il fit paraître la première édition de son Traité de l’irritation et de la Folie : peu de temps avant sa mort, il se proposait d’en publier une seconde édition, édition augmentée et surtout modifiée ; car de l’école de Cabanis il avait passé dans l’école de Gall. Cette seconde édition a été publiée depuis, et avec toutes les additions. En 1831, le nouveau gouvernement, pour ne pas laisser en dehors de l’enseignement officiel de la Faculté une aussi grande renommée médicale, créa une chaire de pathologie et de thérapeutique générales, et cette chaire fut confiée à Broussais. Mue par les mêmes sentiments, c’est-à-dire par le désir de s’adjoindre un grand nom, la cinquième classe de l’institut, nouvellement reconstituée, ouvrit ses portes à Broussais ; mais, aussi bien dans cette paisible enceinte que dans le bruyant amphithéâtre de la Faculté, tout prestige était tombé, et Broussais, qui pouvait lutter a armes égales avec ses adversaires en philosophie comme en médecine, Broussais, en quelque sorte épuisé par son ancienne guerre d’opposition, vécut, pour ainsi dire, sur sa renommée, sans exercer aucune influence sur la nouvelle génération. Doué d’une vigueur do constitution peu commune, Broussais avait résisté à toutes les fatigues de la vie militaire ; mais vers la fin de 1837 sa santé parut s’altérer profondément ; en 1838, on reconnut en lui un mal toujours au-dessus des ressources