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conformant rigoureusement à la nouvelle mé­thode, soumettre à l’examen toutes les solutions possibles du problème fondamental, jusqu’à ce qu’on ait enfin trouvé l’unique solution capable de répondre à toutes les difficultés. Les faits in­tellectuels, en tant qu’objets de ce problème, doi­vent être expliqués sous le triple point de vue de l’expérience, de la connaissance, el surtout de la réalité. Cette tentative sans originalité et sans profondeur passa tout à fait inaperçue. Berg mou­rut en 1821, ne laissant que les deux ouvrages dont nous venons de faire mention. Le Sextus a été publié à Nuremberg, en 1804, in-8, et Y Épicritique àArnstadt et Rudolstadt, en 1805, in-8.

BERGER (Jean-Eric de), philosophe danois, né en 1772, et mort en 1833 à Kiel, où il était professeur de philosophie et d’astronomie. Il s’es­saya d’abord sur divers sujets de morale et de politique ; puis, se vouant entièrement à la phi­losophie, il publia les écrits suivants ; qui ne manquent pas d’une certaine originalité : Expo­sition philosophique du système de l’univers, in-8, Altona, 1808 ; Esquisse générale de la science, in-8, Altona, 1817-1827. Cet ouvrage, écrit en allemand comme le précédent, se compose de quatre parties, dont chacune a son titre particu­lier : la l, e s’appelle Analyse de la faculté de connaître ; la 2e, de la Connaissance philosophi­que de la nature ; la 3e, de l’Anthropologie el de la Psychologie ; la 4e traite de la morale, du droit naturel et de la philosophie religieuse.

BERGER (Jean-Godefroy-Emmanuel), théolo­gien-philosophe très-distingué, né à Ruhland, dans îa haute Lusace, le 27 juillet 1773, et mort le 20 mai 1803. Ses écrits, tous en allemand, sont remarquables par la liberté de ses opinions et l’élévation de sa morale. Voici les titres de ceux qui intéressent particulièrement la philoso­phie : Aphorismes pour servir à une doctrine philosophique de la religion, in-8, Leipzig, 1796 ;

  • Histoire de la philosophie des religions, ou Tableau historique des opinions et de la doctrine des philosophes les plus célèbres sur Dieu et la religion, in-8, Berlin, 1800 ; Idées sur la phi­losophie de l’histoire des religions, dans le Re­cueil de Stauedlin, 5 vol. in-8, Lubeck, 17971799, t. IV, n° 5.

BERGIER (Nicolas-Sylvestre), théologien, philologue et apologiste du christianisme, mérite une place dans ce recueil par la lutte qu’il soutint contre J. J. Rousseau et les autres philosophes du dernier siècle. Né à Darnay, en Lorraine, le 31 décembre 1718, il fut successivement curé dans un village de la Franche-Comté, professeur de théologie, principal du collège de Besançon, chanoine de Notre-Dame de Paris, et confesseur du roi. Il est mort à Paris le 9 avril 1790. Après avoir débuté dans la carrière d’écrivain par dif­férents travaux d’érudition et une traduction d’Hésiode assez estimée de son temps, il s’attaqua aux philosophes, alors tout-puissants sur l’opi­nion. Les seuls de ses ouvrages qui se fondent sur la raison, et qui, laissant de côté les dogmes révélés, présentent un caractère purement phi­losophique, sont les deux suivants : le Déis­me réfuté par lui-même, 2 vol. in-12, Paris, 1765, 1766, 1768. C’est 1 examen des principes religieux, et une réfutation purement personnelle de Rousseau ; 2" Examen du matérialisme, ou Réfutation du système de la nature, 2 vol. in-12, Paris, 1771. On lui attribue aussi des Principes métaphysiques, imprimés dans le Cours d’études à l’usage de l’Ecole militaire. On remarque dans ces écrits de l’ordre, de la netteté, d » e la suite, m iis rien de distingué dont la science puisse faire son profit.

bergk (Jean Adam), né en 1769 prés de Zcitz, dans le gouvernement de Mersebourg en Prusse, et mort à Leipzig, en 1834, fut principalement occupé des rapports de la philosophie et du droit ; mais il publia aussi quelques ouvrages de philo­sophie pure, conçus dans le sens des idees de Kant. Voici les titres de ses principaux écrits, qui d’ailleurs ne se distinguent par aucune origina­lité:Recherches sur le droit naturel des États et des peuples, in-8, Leipzig, 1796 ; Lettres sur les principes métaphysiques du droit, de Kant, in-8, Leipzig et Géra ; 1797 · Réflexions sur les principes métaphysiques ae la morale de Kant, in-8, Leipzig, 1798 ; VArt de lire, in-8, Iéna, 1799 ; VArt dépenser, in-8, Leipzig, 1802 ; VArt de philosopher, in-8 ; Leipzig, 1805 ; Phi­losophie dv, droit^pénal, in-8, Meissen, 1802 ; Théorie delà législation, in-8, Meissen, 1802 ; Moyens j/sychologiques de prolonger la vie, in-8, Leipzig, 1804 ; Recherches sur l’âme des bêtes, in-8, Leipzig, , 1805 ; Quel est le but de l’État et de l’Église, quels sont leurs rapports, etc., in-8, Leipzig, 1827 ; la Vraie Religion; recommandé à l’attention des rationalistes et destiné à la guérison radicale des super-natu­ralistes, des mystiques, etc., in-8, Leipzig^ 1828. Ces deux derniers ouvrages furent publies sous le pseudonyme de Jules Frey. Défense des droits des femmes, Leipzig, 1829. Bergk a pu­blié aussi, accompagnée de notes et d’éclaircis­sements, une traduction allemande de l’ouvrage de Beccaria sur les Délits et les Peines (Leipzig, 1798), et plusieurs autres petits écrits de droit.

  • Dans tous ces ouvrages, comme il est facile de le voir par les titres, règne l’esprit du xviu· siècle.

BÉRIGARD OU BEAUREGARD (Claude Guitlermet, seigneur de), naquit à Moulins, selon les uns en 1578, en 1591 selon les autres. Il acheva la plus grande partie de ses études à l’Académie d’Aix en Provence, où il s’appliqua particulière­ment à la philosophie et à la médecine. Il se ren­dit ensuite successivement à Paris, à Lyon et à Avignon, et se fit partout une telle réputation, que le grand-duc de Florence l’appela à l’univer­sité de Pise, avec la mission d’enseigner ses deux sciences de prédilection. Douze ans plus tard, en 1640, le sénat de Venise lui confia les mêmes fonctions dans l’université de Padoue, à laquelle il resta attaché jusqu’à sa mort. Il est l’auteur de deux ouvrages, dont l’un:Dubitationes in dialogos Galilœi pro terræ immobilitate (in-4, 1632), a été publie sous le pseudonyme de Galilœus Lincœus. C’est, comme le titre l’indique, une critique du nouveau système du monde. L’autre, intitulé Circulus Pisanus, seu de vete­rum et peripatetica philosophia Dialogi (in-4, Udine, 1641 et 1643; Padoue, 1661), a eu beau­coup plus de réputation, grâce aux colères qu’il a soulevées parmi les théologiens. Sous la forme d’un dialogue entre un disciple d’Aristote et un partisan de l’ancienne physique des ioniens, sur­tout de celle d’Anaximandre, l’auteur met sous nos yeux les deux hypothèses entre lesquelles son esprit semble balancer:l’une où la formation du monde est expliquée simultanément par les pro­priétés d’une matière première, éternelle, et l’ac­tion d’une cause motrice, d’un Dieu sans provi­dence ; l’autre où tout s’explique par la seule puissance des éléments matériels, des atomes ou des homéoméries (voy. Anaxagore). et où l’exis­tence de Dieu est regardée comme inutile. Peutêtre aussi, comme Tennemann le soutient avec beaucoup d’esprit (Histoire de la Philosophie), son dessein était-il de miner sourdement l’auto­rité d’Aristote, en lui opposant avec avantage des doctrines plus anciennes ; cir, l’attaquer en face était impossible à Bérigard, dont les fonctions consistaient