II AVERTISSEMENT DE LA SECONDE ÉDITION. les plus caractéristiques et les plus essentiels et dans les effets principaux de sa longue domination, la philosophie même qu’Aristote a fondée. Dans un article qui a pour titre Philosophie péripatéticienne, cette lacune a été comblée avec autant d’érudition que de talent par notre confrère M. Charles Lévêque.
Un autre membre de l’Institut et du haut enseignement, qui avait déjà concouru pour une part importante à la rédaction de la première édition, M. Paul Janet, a remplacé l’article Devoir, écrit dans un esprit trop systématique, par un article nouveau, plus conforme à l’impartialité du vrai philosophe. Une substitution semblable, inspirée par le même motif, a eu lieu pour les articles Bien, Anthropomorphisme, Honnête, Instinct, etc.
Il serait difficile de tracer une ligne de démarcation infranchissable entre la philosophie et les sciences. Il y a, dans l’histoire des sciences mathématiques, astronomiques, naturelles et médicales, des esprits de premier ordre dont les spéculations sont visiblement dominées par une idée philosophique. Nous avons pensé qu’il était possible de leur ouvrir notre recueil sans empiéter sur un domaine qui nous est étranger. Nous avons donc accueilli des notices consacrées à Ampère, à Buffon, aux deux Cuvier, à Geoffroy Saint-Hilaire, à Lamarck, à Stahl et à quelques autres savants, auteurs de systèmes plus ou moins célèbres. Parmi ces notices, il y en a une à laquelle nous avons donné une étendue exceptionnelle. C’est celle de Galilée. Bien des nuages planaient encore sur cette mémoire illustre ; des controverses passionnées, au lieu de les dissiper, n’avaient servi qu’à les accroître. Grâce à des recherches opiniâtres et à une critique aussi érudite qu’impartiale ; grâce à des documents nouveaux et d’une incontestable authenticité, M. Martin, doyen de la faculté des lettres de Rennes et membre de l’Institut, a fait luire enfin la lumière de l’histoire sur les travaux, la vie et le procès du réformateur florentin. Nous ne pouvions mieux faire que de lui laisser l’espace et la liberté dont il avait besoin.
Parmi les noms nouveaux dont la mort nous a permis de prendre possession, il y en a certainement beaucoup d’obscurs, mais il y en a aussi d’éclatants, fournis en proportions inégales par les nations familiarisées avec les études philosophiques, et d’autres qui sont particulièrement chers à la France. Nous nous contenterons de citer ceux de Cousin, Rosmini, Shopenhauer, Stuart Mill, Gioberti, Galuppi, Hamilton, Balmès, Donoso Cortès, Ballanche, Auguste Comte, Pierre Leroux, Jean Reynaud,