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ABEL. 9

seur de mathématiques à Rinteln. Dégoûté à la fois du séjour de cette ville et des fonctions de l’enseignement, il étudia le droit, puis se mit à voyager dans le sud de l’Allemagne, en France, et en Suisse. Enfin, il mourut à la fin de 1766, conseiller aulique et membre du consistoire. Tennemann le comprend dans l’école de Leibniz et de Wolff ; mais il fut beaucoup moins occupé de métaphysique que de morale. Encore dans cette dernière science s’est-il plutôt signalé comme écrivain que comme philosophe. Doué d’une imagination vive, d’une plume élégante et facile, il exerça sur sa langue maternelle une influence salutaire, et contribua avec Lessing à faire entrer la littérature allemande dans de meilleures voies. Un tel écrivain ne se prête pas facilement à l’analyse ; aussi nous contenterons-nous de citer ses ouvrages. Ils furent tous recueillis après sa mort par Nicolaï, et publiés en six volumes à Berlin, de 1768 à 1781. Il en parut une seconde édition en 1790. Parmi ces écrits, touchant des matières fort diverses, il n’y en a que deux qui méritent l’attention du philosophe l’un a pour titre : De la Mort de la patrie, in-8, Breslau, 1761 et l’autre, Du Mérite, in-8, Berlin 1765. Heinemann, dans son livre sur Mendelssohn, in-8, Leipzig, 1831, a aussi publié de lui quelques lettres adressées à ce philosophe, avec lequel il était lié d’amitié.

ABEL (Jacques-Frederic de) n’est pas un philosophe très-original ni d’une grande réputation mais ses écrits et son enseignement ont servi à répandre la science, et il faut lui laisser le mérite d’avoir su apprécier l’importance de la psychologie à une époque où cette branche de la philosophie n’était pas en faveur. Il naquit en 1751, à Vayhingen, dans le royaume de Wurtemberg. Dès l’âge de 21 ans, c’est-à-dire en 1772 il fut nommé professeur de philosophe à l’école dite de Charles, à Stuttgart. Appelé en 1790 à l’université de Tubingue en qualité de professeur de logique et de métaphysique, il fut bientôt enlevé à sa chaire pour être chargé (sous le titre ridicule de pédagogiarque) de la direction générale de l’éducation dans les gymnases et dans les écoles du royaume de Wurtemberg. Enfin il mourut en 1829, à l’âge de 79 ans avec le titre de prélat et de surintendant général, après avoir fait partie de la seconde chambre des États. De Abel a beaucoup écrit tant en latin qu’en allemand ; mais ses ouvrages, encore une fois, ne renfermant aucune vue originale ; nous nous contenterons de les nommer. Voici d’abord les titres des ouvrages latins : de Origine characteris animi, in-4, 1776 ; de Phœnomenis sympathiœ in corpore animali conspicuis, in-4, 1780 ; Quomodo suavitas virtuti propria in alia objecta derivari possit, in-4, 1791 ; de Causa reproductionis idearum, in-4, 1794-95 ; de Conscientia et sensu interno, in-4o, 1796 ; de Sensu interno, in-4o, 1797 ; de Conscientioe speciebus, in-4o, 1798 ; de Fortitudine animi, in-4o, 1800. Les écrits suivants ont été publiés en allemand : Introduction à la théorie de l’âme, in-8o, Stuttgart, 1786 ; des Sources de nos représentations, in-8o, ib., 1786 ; Principes de la métaphysique suivis d’un appendice sur la critique de la Raison pure, in-8o, ib., 1786 ; Plan d’une métaphysique systématique, in-8o, 1787 ; Essai sur la nature de la raison spéculative pour servir à l’examen du système de Kant, in-8o, Francfort-sur-le-Mein, 1787 ; Eclaircissements sur quelques points importants de la philosophie