qu’ils étaient inhumés sans distinction dans le cimetière commun. Tous les Cagots de Lourdes que M. Arrou, instituteur de cette ville, a pu observer, ont, à quelques exceptions près, la partie intérieure du corps, depuis l’aine, beaucoup plus courte que la partie supérieure, les jambes et les cuisses un peu arquées, le cou court, les yeux bleus ou olivâtres, enfoncés dans de petits orbites, le regard vif, les oreilles très-petites et sans lobe. C’est à cette dernière particularité que partout le peuple croit les reconnaître, abstraction faite de tout autre signe.
Dans la commune de Juncalas, canton de Lourdes (vallée de Castetloubon), il y a trois familles que l’on prétend être originaires des Cagots. Elles ont toujours vécu mêlées aux autres habitants, qui, néanmoins, repoussaient leur alliance, il y a à peine cinquante ou soixante ans. Toutes trois exercent des professions différentes : celles de charpentiers, de laboureurs et de forgerons. Le caractère primitif de leur physionomie, qui, il y a quarante ans, présentait le même type que chez les Cagots de Lourdes, s’est effacé par suite du croisement des races. Il existait, dans l’église de Juncalas, une petite porte, qui a été fermée depuis moins de vingt ans, et un bénitier extérieur encore existant, le tout à l’usage exclusif des Cagots. Morts, on les enterrait avec les autres.
Il existe, dans la commune de Gazost (vallée de Castetloubon), une seule famille de la race des Cagots. Il y a environ un siècle qu’un jeune homme d’une commune étrangère, Cagot d’origine, vint s’engager, en qualité de domestique, chez un paysan de Gazost, dont il séduisit la servante. Après avoir longtemps combattu les répugnances de celle-ci, il devint enfin son époux. La famille issue de cette union a toujours vécu parmi les autres habitants, qui, dans les petites querelles de localités lui prodiguent l’épithète injurieuse