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de petits grains semblables à ceux des cochons ladres. Il n’est pas rare de voir de vieilles femmes, lorsqu’elles se querellent avec quelqu’un réputé cagot, lui montrer la langue ou le derrière de l’oreille, où l’on croyait que les grains de la ladrerie étaient apparents. Quoi qu’il en soit, les Cagots vivent avec le reste du peuple, et le préjugé qui les en séparait a tellement perdu de sa force, que les parents ne croient plus se déshonorer en mariant leurs filles avec des individus de cette race. Quelquefois, cependant, on trouve des exceptions ; mais elles deviennent de plus en plus rares. En 1841, une jeune fille de Cheust pouvait faire un très-bon mariage en acceptant la main d’un Cagot du voisinage. Les deux jeunes gens se convenaient parfaitement ; cette union souriait beaucoup au père et à la mère de la future. La grand’mère la fit rompre, en déclarant que jamais elle ne consentirait à une pareille alliance ; que, tant qu’elle vivrait, le sang de sa famille resterait pur. D’autres parents, moins scrupuleux, marièrent, quelques mois après, leur fille à ce Cagot, quoiqu’elle eût plus de fortune que la première. Il est à remarquer qu’en certains endroits les familles cagotes occupent le premier rang et jouissent de la plus grande considération.

À Lourdes, chef-lieu de canton dans l’arrondissement d’Argelès, il y a encore quelques familles signalées comme devant leur origine à la race des Cagots : ce qui ne les empêche point de s’allier par des mariages avec les autres habitants. Il existe, au nord-ouest de la ville, sur la rive droite du ruisseau Lapaca, le long de la route royale de Lourdes à Pau, un petit hameau isolé qui porte le nom des Cagots. Ce hameau, de médiocre apparence, aurait été dans le principe, si l’on en croit la tradition, l’asile exclusif de cette race. Les individus qui en faisaient partie avaient, dans l’église de la paroisse, une place particulière, ainsi qu’une petite porte et un bénitier que l’on y voit encore. On croit, néanmoins,