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attachée à son culte. Le savant écrivain ajoute : « Lorsque la religion chrétienne, après avoir été embrassée par les empereurs, fut devenue celle de tout l’empire ; quand les provinces, à l’imitation de la capitale et du souverain, abandonnèrent tout-à-coup l’ancien culte pour le nouveau, et que celui-ci eut été réglé d’une manière uniforme, et modifié, dans ses premières institutions, par l’autorité des conciles et des évêques, alors les chrétiens primitifs, ceux qui dans les provinces éloignées du centre de l’empire avaient embrassé la nouvelle religion avant qu’elle ne fût reconnue par l’état et les magistrats, pauvres, ignorants de ce qui se passait loin d’eux, refusèrent de se soumettre aux nouveautés qui leur étaient imposées par d’orgueilleux néophytes, naguère plongés dans la fange du paganisme, qu’ils détestaient comme leurs persécuteurs, et dont ils étaient abhorrés

« Ce qui donne, suivant moi, un haut degré de probabilité à ma conjecture, c’est que les Cagots sont désignés par le nom de Christaas Chrétiens, dans les plus anciens actes où il en est fait mention… Le nom de Cagot resté aussi dans notre langue comme terme de mépris pour désigner celui qui, dans l’exercice de la religion chrétienne, se fait remarquer par des petitesses d’esprit, des pratiques singulières, ou une dévotion outrée, est encore une nouvelle preuve de notre opinion. »

Dans le courant de la même année 1833, il parut dans la Revue de Paris[1] un article de M. Alexandre Teulet, intitulé : Les Cagots. M. Teulet réfute l’opinion de ceux qui voient dans les Goths les ancêtres des Cagots, et l’opinion de ceux qui les croient descendus des Sarrasins ; il donne des détails sur les Caqueux de la Bretagne, et il conclut, ou

  1. Tome lvii, p. 45-55.