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» 4o. Il ne paraît pas vraisemblable qu’elle tire son origine des Visigoths, ni des peuples du nord, qui ravagèrent la Novempopulanie vers le commencement de la monarchie française.

» 5o. Il n’est pas douteux que de grandes probabilités autorisent à penser avec M. de Marca, que les Cagots descendent des Sarrazins défaits par Charles Martel, à la mémorable bataille de Tours.

» 6o. Il est évident, après divers examens faits par d’habiles médecins, qu’ils ne présentent aucune trace de lèpre, maladie dont on les supposait anciennement attaqués.

» 7o. Il est en outre certain que malgré les préjugés populaires, dont les Cagots ont été trop souvent les victimes, le gouvernement ne cesse depuis long-temps de les protéger et de les traiter à l’égal des autres citoyens. »

Nous aurons à revenir plus d’une fois sur le mémoire de Palassou, qui nous a fourni nombre de documents intéressants que l’on chercherait vainement ailleurs.

Non loin de l’époque et des lieux où Palassou écrivait ses Mémoires sur les Pyrénées, un réfugié espagnol, qui avait eu occasion d’observer les Cagots dans plusieurs endroits du Béarn, consacrait quelques lignes à ces parias dans un ouvrage historique sur les nations basques[1]. Comme Palassou, qu’il cite d’une manière inexacte, il considère les Gagotes ou Hagotes (c’est ainsi qu’il les nomme indifféremment, ajoutant que Cagotes ne se dit aujourd’hui que par corruption) comme les descendants des Arabes, qui, après la bataille de Tours en 732, se seraient retirés et établis dans les montagnes du Béarn. L’écrivain esquisse ensuite rapidement l’histoire des Cagots, mais non sans tomber dans les erreurs

  1. Historia de las Naciones Bascas de una y otra parte del Pirineo septentrional y costas del mar cantábrico. Escrita en español por D. J. A. de Zamacola. En Auch, en la imprenta de la viada de Duprat, 1818, trois volumes in-8 ; t. Ier, p. 248, note 111, et t. iii, p. 213-216.