la franchise ni la vivacité des Basques. Voilà pour le moral. Au physique, ils ont, presque tous, les yeux gris-blancs, le nez camus, les lèvres un peu grosses, le lobe auriculaire très-court, et un air triste et peu expansif. « Les Agotac, m’écrit M. Hiriart, maître de pension à Ustarits, sont pour la plupart bien constitués, et les femmes ont un teint qui l’emporte en général sur celui des indigènes. Elles sont assez précoces, et leur nubilité semble devancer en quelque sorte celle des Basquaises de race. On a remarqué qu’elles perdent plus tôt leur fraîcheur que ces dernières. » Bien que l’état sanitaire des Agotac ait été suspecté de tout temps, il n’en est pas moins vrai que des exemples de longévité se voient communément parmi ceux qui sont placés dans de bonnes conditions hygiéniques. M. Guyon nous dit qu’une Cagote, morte en 1841 à Sain-Jean-Pied-de-Port, avait atteint l’âge de 103 ans. « À mon passage à Chubitua, ajoute-t-il, j’eus occasion de voir un vieillard de 73 à 74 ans qui travaillait dans son jardin ; une femme du même âge, qui était grimpée sur un cerisier pour en cueillir le fruit ; une autre femme de 83 ans qui était couchée sur l’herbe, où elle se faisait peigner par une de ses arrière-petites-filles. Elle était encore forte et robuste, avec toutes ses dents antérieures, incisives et canines[1]. » Enfin, M. Hiriart m’a cité un Cagot mort en 1810 dans sa 103e année. Quant aux professions que les Agotac exercent, ils sont de préférence charpentiers, forgerons, maçons, tourneurs, cordonniers, tisserands, et surtout meuniers ; dans de certaines localités, entre autres à Irissary, commune du canton d’Iholdy, il suffit qu’on ait cet état pour être rangé parmi eux. Il est assez ordinaire de trouver dans cette caste des joueurs de tambourin, et assez rare d’en rencontrer chez les indigènes.
- ↑ Mémoire de M. le Dr Guyon, col. 320.