ville, et les papiers des savants Barnabites dispersés un peu plus tard, pendant la Terreur, on n’a d’autre ressource que la tradition. C’est elle qui nous apprend qu’Henri IV, courtisant une jeune fille de Billières, commune du canton de Lescar, celle-ci, tout en larmes, lui déclara qu’elle n’était pas digne de ses attentions et des sentiments qu’elle serait flattée de lui inspirer. « Et pourquoi donc ? » lui dit-il. « C’est que je suis Cagote. » — « Et moi aussi, » s’écria aussitôt le verd galant. Et jou tabè qu’en soy, aü Diou biben. Je dois cette anecdote à un vieillard plus qu’octogénaire, à M. Bordeu, d’Iseste, qui la tenait lui-même d’un ancien chanoine de Lescar, probablement le doyen des chanoines de France.
Canton de Montaner. — À Baleix, trois ou quatre familles sont encore réputées cagotes ; à Bédeille il y en a deux ou trois, et à Lamayou quatre ou cinq[1]. Dans la première de ces communes, on voit, à côté du corps principal de l’église, les ruines d’une ancienne chapelle et une porte particulière qui leur étaient réservées. À Labatut, les Cagots n’étaient point enterrés au cimetière, mais dans un petit espace de terre situé derrière l’église. Enfin Montaner possède une fontaine appelée la Houn deü Chrestiaa, sans doute à cause du Crestiaa Cagot dont le livre terrier de la commune indique l’existence sous ce nom, jusqu’au 24 août 1661, date à laquelle il fut commencé[2].
- ↑ Il n’y en a qu’un de nommé dans le livre censier de la commune, dressé dans le XVIIe siècle, où on lit au folio 143 verso :
« Jacob de Vignáau, seignou de Bisanoz, abbax de Lamayou, tien et pousséde lanne au parsa deux Olaás, et confronte dap terres de Caussade et de Laboup, et deu Cagot deux présents, á la lanne ; countien eu journau, douse escats, estimats eue livre, eu sol, tres ardits. 1 liv., 1 sol, 3 liards. »
- ↑ Lou Crestiaa Cagot possède sa maison, jardin et casalar, de contenance de un quart, trente escats, tenant orient Boualette, occident au ruisseau du Lis, septentrion Boualette i qt 30 escats.
Paye 3 d.
