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du Christ, X, P, S, accompagné de l’Α et l’Ω, le tout dans un cercle de 45 centimètres de diamètre, à peu près comme dans l’inscription qui se voit au-dessus du portail de l’église de Saint-Macaire (Gironde), monument qui paraît appartenir au style roman du XIIe siècle. Ne peut-on pas supposer, sans trop s’écarter de la vraisemblance, que ce monogramme n’avait été place là que parce qu’il représentait aussi le nom des Chrestiaas condamnés à passer au-dessous ?

Canton de Lescar. — Avant 1789, les communes d’Arbus et d’Aussevielle comptaient chacune cinq ou six familles de Cagots ; Artiguelouve, Caubios, Lons et Siros en avaient aussi, plus ou moins[1]. Trois familles sont réputées cagotes à Denguin, et l’on remarque qu’elles habitent un quartier isolé. Dans certaines de ces communes on peut voir encore la partie du cimetière qui était réservée aux maudits. À Lons il y a un quartier de neuf ou dix maisons, la plupart en ruines, qui porte encore le nom de quartier des Cagots et qui se trouve à près d’un kilomètre du village ; il est complètement isolé, si bien que de nos jours encore, les habitans de Lons ne le traversent jamais, sans doute par suite d’une aversion innée. La rue dite des Cagots qui conduit à ce quartier, n’est pas plus fréquentée que le quartier lui-même ; elle aboutit derrière l’église, où se trouvait la porte des Cagots, qui ouvrait sur leur cimetière. À Momas, où l’on signale encore quatre familles comme cagotes, ces malheureux avaient également un coin dans celui de la commune. On observe même que ces familles ont toujours conservé leur place dans ce même endroit, et qu’à l’église elles

  1. On lit dans les registres de baptême de Caubios l’acte suivant, où se trouve nommé, ce me semble, un Cagot : « Le 12 octobre 1692, j’ai baptisé un garçon né de Jean Testarrouge et de Marie du Chrestia, sa femme, et on lui a imposé le nom ne Pierre. Parrain a été Pascal de Testarrouge, et la marraine Suzanne de Testarrouge, habitante à Bournos.
    Signé : Claverie, curé. »