taut avaient pour eux seuls, à l’église de cette commune, une petite porte, extrêmement basse, appelée porte des Cagots dans un acte de sépulture de l’an 1630, et un bénitier, qui a été enlevé. La petite porte a existé jusqu’à la fin du siècle dernier. Actuellement il n’existe plus de Cagots à Montaut. L’année dernière, une famille appartenant à cette race, d’après la croyance populaire, a vendu les possessions qu’elle avait dans la commune et s’est allée établir, à ce que l’on prétend, dans le Pays Basque. Peut-être est-il nécessaire de dire que cette aliénation de biens et ce départ n’ont été nullement forcés. Toutes les relations, qui, d’ordinaire, unissent les habitants d’une commune, existaient entre ceux de Montaut et les membres de cette famille.
Canton de Garlin. — À Baliracq, on a pu voir jusqu’en juillet 1843, au nord de l’église, un cimetière où jadis on enterrait les Cagots. En défrichant ce petit morceau de terre et en détruisant la haie qui le séparait du lieu consacré à la sépulture du reste des paroissiens, on a exhumé des ossements appartenant à la race maudite, et on les a mis dans un trou éloigné des autres cadavres. Les communes de Burosse, Castelpugon, Mascaras, Monda et Saint-Jean-Poudge avaient chacune une famille de Cagots, dont la postérité existe encore ; dans cette dernière localité, leurs sépultures occupaient une place distincte à l’une des extrémités du cimetière, au midi, sous des ormes, place que leurs descendants conservent toujours pour le même usage. À Taron, on voit encore, tout près de l’église, sur une petite place appelée Peyras, une colonne en maçonnerie surmontée d’une petite croix en pierre et portant d’un côté le millésime 1663 et de l’autre cette inscription latine : Absit gloriari nisi in cruce Domini. Cette croix était, dit-on, celle des Cagots ; autour d’elle se trouvait sans doute leur cimetière : ce qui le ferait croire, c’est que le plus proche voi-
