Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome I.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Arrondissement de Pau.

Canton de Clarac-près-Nay. — La commune de Coarazze compte trois familles réputées cagotes, dont l’une se fait remarquer par la fraîcheur de son teint ; elle a pour auteur un homme natif de Buzy ; ses membres, comme les autres Cagots de Coarazze, exerçaient l’état de charpentier ou de scieur de long. On y voyait une habitation appelée la maison des Cagots, qui maintenant n’existe plus. À Beuste, cinq familles passaient pour avoir du sang cagot dans les veines ; leurs membres étaient enterrés dans un coin du cimetière, actuellement affecté aux protestants. À Angaïz, comme à Bordes, il y a encore une famille de charpentiers réputée cagote ; on en comptait deux à Bénéjacq au commencement du siècle dernier. Le même nombre de familles existait anciennement à Igon : l’une d’elles est éteinte, les membres de l’autre vivent mêlés aux autres habitants ; leur profession a été de tout temps celle de cultivateur. À Lestelle, il y a un champ vulgairement appelé Darreüs-Cagots, et deux ou trois maisons vaguement réputées pour avoir appartenu à des individus de cette race.

Suivant l’abbé Julien, déjà nommé, il aurait existé jadis, à Montaut, un nombre assez considérable de Cagots, qui auraient émigré dans la ville de Toulouse, dont une rue ou un quartier, peuplé par eux, aurait pris le nom de Montaut. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il y a eu autrefois, dans la commune ainsi nommée, un grand nombre de Cagots ; ils étaient charpentiers et vivaient séparés du reste des habitants. Leurs maisons se trouvent, en partie, situées au sud-ouest de la commune. Quelques autres étaient à l’ouest ; elles ont été démolies, et ce quartier conserve toujours le nom de Chrestiaàs. Les Cagots de Mon-