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cauſe[1]Quelles qu’aient été, à l’époque de mon commandement, les intrigues qui faillirent compromettre le ſuccès de la Révolution Françoiſe, à coup ſûr, il n’eſt pas un homme en France, qui puiſſe, moins que moi, être ſuſpect d’avoir pris part à ces manœuvres : car perſonne n’a rendu de ſa conduite un compte auſſi ſévère[2].

  1. Voyez les dépositions de Thomas Paine, Stom, Barlow, T. Chriſtie, Sabonatière, &, dans le procès du Général Miranda au Tribunal révolutionnaire.
  2. S’il y a quelqu'un dont la conduite puiſſe être ſuſceptible d’un examen à cet égard, j’avoue que ce ſeroient les commiſſaires envoyés expreſſément pour surveiller la conduite de Dumouriez dans la Belgique, quelque temps avant ſa défection : & qui, au lieu de l'empêcher, lui ont permis de faire tout ce qu’il a voulu pour livrer les pays conquis ainſi que les années de la république, aux ennemis de l’Etat ; & qui ont fait arrêter, ſans vouloir l’entendre, le ſeul officier ſupérieur de l’armée qui diſoit, & avoit écrit, aux autorités conſtituées depuis le 21 Mars, que Dumouriez n’agiſſoit plus de bonne foi : en convenant cependant eux-mêmes à l’égard de cet officier, "qu’ils l’ont connu de près pendant pluſieurs mois, pour avoir, avec plus de force qu’aucun de ſes confrères, ſoutenu les décrets de la Convention, & dans toutes les occaſions avoir manifeſté l'eſprit le plus républicain, & la ſoumiſſion la plus parfaite à la loi." (Voyez le rapport, ſigné Lacroix, Darton, Goſſuin, Merlin de Douay, Treilhard, Robert, commiſſaires près l'armée de la Belgique, imprimé par ordre de la Convention nationale, page 41). Les deux premiers ſont ceux qui ont motivé l'arrêté qui me ſépara de l’armée dans le moment de la trahiſon ; les autres le fignerent de confiance, comme l’ont déclaré Lacroix & Geſſuin dans le procès du Général Miranda au Tribunal Révolutionnaire.