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À LA

CONVENTION NATIONALE,

LE GENERAL MIRANDA.


Citoyens représentans,

Îl y a plus de 18 mois, qu’ayant paru à la barre de la Convention, pour lui dénoncer mon arreſtation arbitraire, elle renvoya ma plainte au Comité de Sûreté Générale, pour y faire droit : & le comité ne m’a pas même encore interrogé.

En vertu de la loi du 18 Thermidor, qui ordonne qu’on communique à tout détenu, par meſure de ſureté générale, les motifs de ſon arreſtation, j’ai demandé les miens au comité ; & il a répondu n'en avoir aucuns.

Tous les individus qui, étant détenus comme ſuſpects par la tyrannie de Robeſpierre, ſe trouvent hors des cas exceptés par la même loi du 18 Thermidor, ſont depuis quelque tems en liberté — & je reſte encore détenu.

Pluſieurs députés qui m’ont connu pendant long-tems, pour avoir partagé mon ſort dans la même prifon, réclamèrent il-y-a quelque jours, auprès du comité, l’exécution de cette loi à mon égard. Le rapporteur Laumon déclara dans ſon rapport, n’avoir pas trouvé une ſeule pièce à ma charge, & il demanda en conſéquence que ma liberté fut prononcée : mais par une politique indefiniſſable, on ajourne encore cette affaire jufques à la première réunion des trois comités... Ces