intellectuelle était si développé à Évora qu’une Académie y fut fondée. Sur les bancs de la petite université ouverte dans une salle de son palais, l’évêque lui-même venait s’asseoir. Dans sa maison de campagne de Valverde il recueillait, comme en un musée, les inscriptions romaines nombreuses en ces parages.
On imagine avec quel enthousiasme Francisco de Hollanda, élevé dans ce milieu d’érudition et de discipline littéraire, sentit s’éveiller les facultés de son esprit. Sa curiosité juvénile eut ce bonheur, rare dans un pays voué à l’action et au négoce, de trouver à portée des livres à lire, des savants à interroger. C’est par une grâce spéciale que, au fond de ce petit Portugal perdu à l’extrémité de l’Europe, le grand souffle de la Renaissance put pénétrer jusqu’à lui. Il devint bon latiniste ; probablement même apprit-il un peu de grec[1]. J’aime à croire que son principal éducateur fut cet André de Resende qui écrivit des poésies latines, des traités de grammaire, et qui recensa les monuments antiques de la Lusitanie[2]. Ces monuments, il lui enseigna à les recon-