appelèrent du nom de son pays d’origine Antonio de Hollanda. La date de son arrivée est incertaine. Nous savons toutefois que son fils Francisco avait de vingt à vingt et un ans en 1538 et qu’il était né en Portugal ; on peut donc affirmer qu’Antonio y résidait vers 1517 ou 1518.
La fortune lui fut favorable, et tout prouve la faveur dont il jouit sous plusieurs rois. Il enlumine un livre d’heures pour la veuve de Jean II, Éléonore de Bragance. Emmanuel le nomme son héraut d’armes et lui commande la peinture de missels et d’antiphonaires. Jean III, pour lequel il avait, entre autres travaux, fait le dessin d’un sceptre, lui assure en 1527 une pension annuelle de 10.000 réis. Charles Quint le mande à Tolède pour qu’il peigne son portrait, et déclare quelques années plus tard préférer ledit portrait à un de ceux qu’avait fait de lui Titien. Mais c’est en vain que l’empereur cherche par ses promesses à retenir Antonio auprès de lui ; l’enlumineur aime mieux finir ses jours, fût-ce plus modestement, dans sa patrie d’élection.
On le retrouve, en effet, à Évora, occupé entre 1534 et 1539 à historier des livres de chœur pour le monastère de Thomar. La lettre de son fils à Michel-Ange, que nous donnons plus loin, atteste qu’il vivait encore en 1553.