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Le cœur en peine car, quoi qu’il fît depuis sa première rencontre avec Anne la blonde, — et il s’était bien agité, — qu’il dansât, fumât, écoutât des littérateurs, consolât une jeune fille ou assistât à un déjeûner d’affaires, il ne pensait qu’à une seule chose, ne rêvait, ne désirait qu’une seule chose : revoir la fée de chez Palanquin et Panka. Et quand l’agitation extérieure cessait, le désir retombait plus lourdement sur son cœur avec une morsure plus forte.

Il s’étourdit, alla passer la soirée de ce jeudi en compagnie de son père au Palais de Cristal, où M. de Meillan jugea les équilibristes avec le scepticisme d’un homme qui est depuis bien longtemps revenu des vanités de la barre fixe et des joies du trapèze.

Il alla le vendredi écouter les cinq actes de la pièce de Norbert Esmont ; le samedi assista sur le Vieux-Port au déjeûner d’inauguration de leur groupe dont Eucrate avait été nommé président, — et ce déjeûner se prolongea jusqu’à quatre heures — ; le dimanche il s’en fut au Concert Classique entendre les Béatitudes de César Franck ; le lundi on