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dans la Lvne

ment eſtenduës, comme ſont les Aigles & les Milans en l’air, où ils demeurent comme ſuſpendus, quand ils veulent fondre ſur quelque Gibier qu’ils voyent en bas. I’ay creu depuis, que durant ces pauſes, ils ſommeilloièt veritablement, n’ayant iamais remarqué qu’ils peuſſent dormir qu’en ce temps-là. I’en faiſois de meſme, ſans crainte de cheoir, ſi fort i’eſtois attaché à ma machine ; & i’oſe bien dire, quoy qu’il ne ſemblera pas croyable, qu’en cette poſture ie repoſois auſſi à mon aiſe, que ſi i’euſſe eſté couché ſur quelque bon lit de plume.

Apres auoir fait vnze iours de chemin, ſans relaſcher d’vn vol ſi