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en plus fort le reste de la nuit, et le 25 au matin nous fit voir que cette mer n’est pas toujours pacifique.

Quelques naturels nous vinrent trouver ce jour là avec des peaux ; mais l’inquiétude que nous causait la perte de nos gens, dont nous voulions faire la recherche, ne nous permit pas de nous occuper de commerce. Nous tâchâmes de faire comprendre par signes à ces sauvages que nous avions envoyé une chaloupe, il y avait déjà trois jours ; et que nous n’en avions point de nouvelles ; mais ils ne parurent pas nous entendre. Le capitaine et nos messieurs débarquèrent, et se mirent en quête de nos gens, dans les bois et le long de la mer. Bientôt, nous vîmes revenir le Capitaine avec Weeks, l’un de ceux de la dernière chaloupe, lequel nous raconta la manière presque miraculeuse dont il avait échappé aux flots, la nuit précédente, à peu près dans les termes suivants : “Après que vous eûtes dépassé notre chaloupe,” nous dit-il, “les brisans causés par la rencontre du flux et du reflux, devinrent beaucoup plus considérables que lorsque nous entrâmes dans la rivière. La chaloupe, faute de gouvernail, devint extrêmement difficile à conduire, et nous nous laissions aller au gré