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une natte d’herbes ou de feuilles, extrêmement bien travaillée.

Je ne suis pas demeuré assez longtems chez ces peuples, pour acquérir des notions bien étendues et bien exactes sur leur religion : je sais qu’ils reconnaissent un Être Suprême, qu’ils appellent Eatoüa, et un nombre de divinités subalternes. Chaque village a un ou plusieurs moraïs ; ces moraïs sont des espaces enclos qui servent de cimetières : dans le milieu est un bâtiment ou temple, où les prêtres seuls ont droit d’entrer : on y voit plusieurs idoles, ou statues en bois, assez grossièrement sculptées. C’est au pied de ces idoles que se déposent, et que pourissent, les offrandes du peuple, qui consistent en chiens, cochons, oiseaux domestiques, légumes, &c. Le respect que ces sauvages ont pour leurs prêtres, va presque jusqu’à l’adoration : ils regardent leurs personnes comme sacrées, et ils se feraient le plus grand scrupule de toucher aux choses, ou d’approcher des lieux sur lesquels ils ont posé le tabou, ou interdit. Ce tabou a souvent été utile aux navigateurs Européens, en les débarassant des importunités de la foule.

En parcourant Ohètity, nous vîmes plusieurs groupes d’insulaires s’amusant à différents jeux :