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ment dans l’eau de la mer. Cette lèpre leur fait paraître la peau plus blanche : nous vîmes plusieurs de ces lépreux, qui étaient aussi aveugles, ou peu s’en fallait. Ils aiment aussi à fumer : le tabac croît sur ces îles ; mais je pense qu’il y a été naturalisé. L’écorce du mûrier leur fournit la plus commune de leurs étoffes ; et les feuilles du pandanus leur servent à faire des nattes.

Les hommes sont en général bien faits et de haute stature ; ils portent pour tout vêtement ce qu’ils appellent un maro ; c’est une pièce ou lisière d’étoffe, d’environ deux verges de longueur et d’un pied de largeur, qu’ils se passent entre les cuisses, et dont ils attachent tes deux bouts sur les hanches. Au premier abord, je crus qu’ils avaient le corps peint en rouge ; mais je m’apperçus bientôt que c’était la couleur naturelle de leur peau. Les femmes portent une espèce de jupe faite de la même étoffe que le maro, mais plus large et plus longue, sans néanmoins jamais dépasser les genoux. Elles ont les traits assez réguliers, et à la couleur près, elles peuvent, généralement parlant, passer pour de belles femmes. Quelques unes, pour relever leurs charmes, se teignent les cheveux, formant autour de leur tête une lisière