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vaient à transporter les effets que lui donnaient ses vassaux des autres îles. Avant l’introduction des Européens parmi ces sauvages, ils n’avaient pour communiquer d’une île à l’autre, que leurs pirogues : ce moyen de communication n’était pas très-sûr, ces îles n’étant point à vue d’homme l’une de l’autre. Nous trouvâmes près du palais du roi, un Indien de Bombay, occupé à faire un cable de douze pouces, pour l’usage du navire dont je yiens de parler.

Taméaméa entretenait continuellement autour de sa demeure, une garde composée de 24 hommes : ces soldats portaient pour uniforme, une longue casaque bleue à revers jaunes, et avaient chacun un mousquet. Vis-à-vis de cette demeure, on avait laissé un quarré en esplanade ; où étaient rangées 14 pièces de canon de 4, montées sur de petits affûts.

Le roi exerçait une autorité absolue, et jugeait lui même les différents qui s’élevaient entre ses sujets. Nous eûmes occasion d’en voir la preuve, le lendemain de notre débarquement dans l’île. Un Portugais ayant eu querelle avec un insulaire à peu près ivre, s’emporta au point de le frapper : aussitôt les compatriotes de l’offensé, qui avait pourtant été l’aggresseur, accoururent en foule pour assommer