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Le 14 au matin, tandis que le charpentier du navire travaillait à remplacer un des bossoirs, deux grandes roues de poulie tombèrent à la mer : comme nous n’en avions pas d’autres pour les remplacer, le capitaine proposa aux insulaires, qui sont d’excellents nageurs, de les plonger, moyennant une récompense, s’ils les trouvaient ; et sur le champ deux d’entr’eux s’offrirent à le faire. Ils plongèrent à plusieurs reprises, et apportèrent à chaque fois des coquillages, pour preuve qu’ils avaient été au fond de l’eau. Nous eûmes la curiosité de regarder à nos montres, pendant qu’ils plongeaient ; et nous fûmes surpris de voir qu’ils restaient quatre minutes sous l’eau. Cet exercice me parut pourtant les fatiguer beaucoup, au point que le sang leur coulait abondamment du nez et des oreilles. Enfin, l’un d’eux apporta les deux roues, et reçut la récompense promise, qui consistait en quatre verges de toile de coton.

La baie de Karakakoua, où nous étions mouillés, peut avoir un quart de lieue de profondeur, et une demi-lieue de largeur à son entrée : cette entrée est fermée par deux pointes basses de rocher qui ont tout l’air d’être découlées des montagnes en forme de lave, à la