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Les côtes de l’île, vues de la mer, offrent le coup d’œil le plus pittoresque, et la scène la plus riante : depuis le rivage jusqu’aux montagnes, la terre s’élève graduellement en forme d’amphithéâtre : tout le long règne une lisière de terre basse, couverte de cocotiers et de bananiers, à travers lesquels vous appercevez tes maisons des insulaires : les vallons qui entrecoupent les collines plus reculées, nous parurent bien cultivées ; et les montagnes mêmes, quoiqu’extrêmement hautes, sont toutes couvertes de bois.

Tandis que nous étions en travers, quelques pirogues se détachèrent de la côte, et vinrent assez près du vaisseau, avec des légumes et des noix de coco ; mais comme nous voulions profiter de la brise, pour gagner le mouillage, nous ne jugeâmes pas à propos de nous arrêter. Nous longeâmes la côte une partie de la nuit ; mais il survint un calme qui dura jusqu’au lendemain. Comme nous étions vis-à-vis de la baie de Karakakoua, les insulaires revinrent encore, et en plus grand nombre, dans leurs pirogues, nous apportant des choux, des ignames, des bananes, du taro, ou racine de pied-de-veau, des melons d’eau, de la volaille, &c. et les échanges se firent alors. Sur le soir,