Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

long et dangereux passage du Détroit de Magellan, surtout lorsqu’il s’agit d’entrer dans l’Océan Pacifique. Lorsque nous nous vîmes pour ainsi dire sous le Cap, nous ne sentîmes d’autre désir que celui de nous en éloigner promptement ; tant ces rochers sont peu agréables à la vue, même pour des gens qui sont sur mer depuis plusieurs mois ! et à l’aide d’une brise de terre, nous parvînmes à gagner le large.

Le vent changea bientôt, et il survint une tempête : nous passâmes à la vue des îles de Diego Ramirez, et apperçûmes une goëlette. La distance que nous avions parcourue depuis notre départ de New-York, était, d’après le calcul que je fis de la course du vaisseau, de 3 055 lieues. Nous eûmes des tems affreux jusqu’au 24, que nous nous trouvâmes par les 58 dég. 16 min. de latitude méridionale. Quoique nous fussions alors au cœur de l’été, et que les jours fûssent beaucoup plus longs qu’ils ne le sont à Québec le 21 Juin,[1] le froid était néanmoins fort grand, et l’air très humide : le mercure fut pendant plusieurs jours à 4 dég.

  1. Durant les nuits, qui étaient extrêmement courtes, il ne faisait pas plus obscur qu’en Canada, lorsque la lune est sur l’horison, et que le tems est médiocrement couvert.