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land, où nous serions infailliblement péris. Ce sort nous était réservé, sans la résolution hardie de Mr. R. Stuart, dont l’oncle était avec nous, et qui voyant que le capitaine, loin de vouloir nous attendre, continuait à s’éloigner, le menaça de lui brûler la cervelle, s’il ne faisait virer de bord pour nous recevoir.

Nous poursuivîmes notre route, portant au S. S. O. et le 14, par les 54 dég. 1 min. de lat. et les 64 dég. 13 min. de long. nous eûmes fond par 65 brasses, et apperçûmes une voile au Sud. Le 15 au matin, nous découvrîmes à notre avant, les hautes montagnes de la Terre de feu, que nous vîmes jusqu’au soir : le tems s’obscurcit alors, et nous les perdîmes de vue. Nous essuyâmes une furieuse tempête, qui nous porta par les 56 dég. 18 min. de lat. Le 18, nous n’étions éloignés du fameux Cap de Horn que de quinze lieues. Il survint bientôt un calme plat, et le courant nous porta à la vue du Cap, à la distance de cinq à six lieues. Ce Cap, qui forme l’extrémité méridionale de la Terre de Feu, ou plutôt du Continent de l’Amérique du Sud, a toujours été un sujet de terreur pour les navigateurs qui ont à passer d’une mer dans l’autre ; plusieurs desquels, pour n’avoir pas à le doubler, s’exposent au