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Le tems paraissant menacer, nous levâmes l'ancre, et prîmes le large. La nuit fut orageuse, et le 5 au matin, nous avions perdu les premières îles de vue. Le vent soufflant de terre, il nous fallut louvoyer toute cette journée : nous nous trouvâmes le soir assez près de terre, et nous mîmes en panne pour la nuit. Le 6 nous amena un ciel clair, et à l’aide d’un vent frais, nous parvînmes à gagner un bon mouillage, que nous prîmes pour le Port. Egmont, et où nous trouvâmes de bonne eau.

Le 7, nous nous empressâmes d’envoyer nos futailles à terre, ainsi que le tonnelier, et les forgerons, qui furent occupés à quelques réparations qu’il fallait au navire. Pour nous, ayant porté une tente près de l’aiguade, nous passâmes tout le tems que l’on mit à faire de l’eau, à parcourir les îles : nous étions munis d’une chaloupe, et nous tuions tous les jours un grand nombre d’oies et de canards sauvages. Ces oiseaux diffèrent quant au plumage de ceux que l’on voit en Canada. Nous tuâmes aussi un grand nombre de loups-marins. Ces animaux se tiennent ordinairement dans les rochers. Nous vîmes aussi plusieurs renards de l’espèce qu’on appelle renards de Virginie : ils nous parurent méchants, aboyant comme des chiens.