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se calma un peu, et que le tems s’éclaircit. Le 25, étant au 46eme. dég. 80 min. de lat. nous vîmes un pingouin.

Nous commencions à sentir vivement le besoin d’eau : depuis que nous avions passé le tropique du Capricorne, la ration avait toujours été en diminuant, et nous étions réduits à trois demiards par jour chacun ; ce qui était peu de chose, attendu que nous n’avions que des viandes salées. Nous avions, à la vérité un alambic, dont nous nous servions pour rendre l’eau de la mer potable ; mais nous n’en distillions qu’autant qu’il en fallait pour l’usage journalier de la cuisine ; parce que pour en désaler davantage il aurait fallu une grande quantité de bois ou de charbon de terre. Comme nous n’étions plus qu’à cent vingt lieues environ des îles Falkland, ou Malouines, nous résolûmes d’y mouiller pour tenter d’y faire de l’eau ; et le capitaine fit préparer les ancres.

Nous eûmes des vents contraires depuis le 27 Novembre jusqu’au 3 Décembre. Sur le soir de ce jour, nous entendîmes un des officiers qui était au haut du mât, crier, Terre ! Terre ! Cependant la nuit nous empêcha bientôt de distinguer les rochers que nous avions devant nous, et nous mîmes en panne.