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sait sous le vent, à la distance d’une encablure et semblait désirer savoir qui nous étions, sans cependant montrer de pavillon. Notre capitaine parut alarmé ; et croyant qu’il était meilleur voilier que notre navire, il fit monter tous les passagers et les gens de l’équipage sur le pont ; et nous feignîmes de faire des préparatifs de combat. Il est bon d’observer que notre vaisseau montait dix pièces de canon, et était percé pour vingt ; les sabords d’avant étant garnis de faux canons. Sur les dix heures le vent fraîchit, et nous nous éloignâmes du brigantin, qui avait changé sa route.

Il ne nous arriva rien de remarquable jusqu’au 22, que nous passâmes l’Équateur, par les 25 dég. 9 min. de longitude. Suivant une ancienne coutume, les gens de l’équipage baptisèrent ceux d’entr’eux qui n’avaient pas encore passé la ligne ; ce jour fut pour eux un jour de fête. Sur les deux heures de l’après-midi, nous apperçûmes une voile au S. S. O. Nous ne fûmes pas peu alarmés, croyant que c’était le même brigantin que nous avions vu quelques jours auparavant ; car il était en panne, et paraissait nous attendre. Nous l’approchâmes bientôt, et à notre grande satisfaction, nous reconnûmes que c’était un vaisseau