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ternes en usaient à l’égard de nos jeunes Canadiens ; tout, en un mot, conspirait à me faire augurer un voyage fâcheux et désagréable. On verra par la suite que je ne me trompais pas.

Nous apperçûmes bientôt au S. O. un vaisseau qui venait droit à nous : il fit un signal que notre capitaine comprit ; nous serrâmes nos huniers, et amenâmes par son travers. Il se trouva que c’était la frégate Américaine la Constitution. Nous envoyâmes notre chaloupe à son bord, et fîmes route de compagnie jusque vers les cinq heures, que nos papiers nous ayant été renvoyés, nous nous séparâmes.

Le vent étant devenu plus grand, l’agitation du vaisseau nous causa le mal de mer ; je veux dire, à ceux d’entre nous qui se trouvaient pour la première fois sur l’océan. Le tems fut beau ; le vaisseau, qui était à notre départ, encombré de telle manière que nous ne pouvions entrer dans nos hamacs, ni à peine faire la manœuvre, s’arrangea petit à petit, et nous nous trouvâmes bientôt plus à l’aise.

Le 14, nous commençâmes à prendre des poissons volants. Le 24, nous vîmes une grande quantité de dauphins : nous préparâmes des lignes, et nous en prîmes deux, que nous